Entrepreneuriat au féminin : 4 questions à Pascale Boistard, Secrétaire d’Etat chargée des Droits des femmes

Pascale BoistardPascale Boistard, Secrétaire d’Etat chargée des Droits des femmes, auprès de Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes sera présente au salon le 7 octobre prochain à l’occasion de la Journée Nationale des Femmes entrepreneures.

En attendant, elle nous fait l’honneur de répondre à quelques questions et nous explique les actions mises en place par le Gouvernement pour développer et accompagner l’entrepreneuriat au féminin.

 

Quelles sont les principales mesures mises en place depuis 2 ans pour favoriser l’entrepreneuriat au féminin et permettre d’atteindre l’objectif fixé par le Gouvernement, de 40 % de créatrices d’entreprise d’ici 2017 ?

« Pour le Gouvernement, le développement de l’entrepreneuriat féminin est un triple enjeu, d’égalité, de cohésion sociale et de dynamique économique.

A cet effet, le plan pour l’entrepreneuriat au féminin, a été lancé en 2013 autour de trois priorités :

Encourager et mieux informer les femmes pour qu’elles soient plus nombreuses à tenter l’aventure
Les accompagner dans la construction de leur projet
Soutenir le financement de leurs initiatives

Ce plan est encadré par un partenariat avec la Caisse des Dépôts et des Consignations. Il est décliné dans toutes les régions dans un plan d’action régional.
Pour chacun de ces piliers, nous avons réuni des partenaires publics, associatifs, privés, qui soutiennent les femmes dans la réalisation de leur projet.
Les actions ont un grand succès : la semaine de sensibilisation à l’entrepreneuriat au féminin double chaque année le nombre de ses interventions, le Fond de garantie à l’initiative des femmes est chaque année de plus en plus sollicité, les réseaux d’accompagnement témoignent de la forte demande des femmes potentielles créatrices. J’ai donc une grande confiance dans la réussite des objectifs de notre plan.

Lors du renouvellement de la convention en février 2015 nous avons fixé en outre trois axes prioritaires de développement de l’entrepreneuriat qui correspondent à des enjeux de cohésion sociale et économique : les zones rurales, les quartiers prioritaires de la politique de la ville et les reprises d’activité.
Des actions seront proposées sur ces trois axes nouveaux dès la rentrée. »

 

Le FGIF (fonds de garantie à l’initiative des femmes) est simplifié et revalorisé cette année. Concrètement, qu’est-ce-que cela va changer ?

« Trop souvent, l’initiative des femmes était freinée par une difficulté à obtenir un financement ou une garantie. C’est le but du FGIF, qui solidifie beaucoup de dossiers et débloque souvent des financements bancaires. Nous avons décidé de renforcer ce fond dès cette année : les prêts pourront être garantis, toujours dans la limite de 70% et jusqu’à 45 000€, contre 27 000€ auparavant.

Cette nouvelle possibilité va permettre aux femmes de voir plus grand. Elle va en particulier leur permettre de s’investir plus massivement dans la reprise d’activité, qui nécessite souvent des capitaux importants. »

 

Quels sont les principaux freins rencontrés aujourd’hui par les femmes qui veulent créer leur entreprise en France ?

« En 2012, seuls 30% des entrepreneurs sont des femmes ; seule une entreprise innovante sur 10 est dirigée par une femme. Les femmes créent de plus petites structures que les hommes, et plus souvent dans des secteurs d’activité peu mixtes (services aux particuliers, enseignement, santé, action sociale).
Je pense que les principaux freins sont liés aux stéréotypes, qui jalonnent le chemin des femmes potentielles créatrices, ainsi qu’à la faible connaissance des soutiens dont elles peuvent disposer ; ainsi, le baromètre de la Caisse d’Epargne sur les femmes entrepreneures montrait en 2014 que seules 12% des femmes connaissent le FGIF ! Il nous faut donc, sans relâche, informer les femmes sur les possibilités qui leur sont offertes.

Aucune raison objective ne justifie que les femmes ne soient pas aujourd’hui aussi nombreuses à entreprendre que les hommes, dans les mêmes secteurs et dans les mêmes conditions : elles sont aussi diplômées, aussi nombreuses que les hommes à souhaiter monter leur entreprise. »

 

Vous serez présente lors de la Journée Nationale des Femmes entrepreneures 2015. Quel(s) message(s) souhaitez-vous faire passer aux femmes qui y participent ?

« Je souhaite leur dire à quel point j’ai confiance dans leur capacité à être des créatrices d’entreprises. Elles ne doivent pas hésiter à se lancer ! Nous le savons : les entreprises fondées par des femmes ont des taux de pérennité équivalents à celles créées par des hommes. Ainsi, selon France Active, près de 80% des entreprises qui ont bénéficié d’une garantie FGIF passent le cap des trois ans.
Je souhaite également leur dire que les pouvoirs publics, les associations, les banques sont à leur côté. Le partenariat riche créé autour du plan entrepreneuriat du gouvernement leur offre de nombreuses possibilités de soutien et d’accompagnement : elles peuvent mobiliser ces possibilités !

Enfin, je souhaite leur dire que si toutes celles qui ont envie de se lancer réalisaient leur projet, ce serait 5 millions d’entreprises nouvelles qui seraient créées ; une formidable opportunité pour l’économie, pour l’emploi, pour la créativité ! »

 

Comme plus de 12 000 autres créatrices et dirigeantes de petites entreprises, ne manquez pas la 4ème édition de la Journée Nationale des Femmes entrepreneures. Une journée conçue pour vous informer, vous former et nouer de nombreux contacts !

Informations et invitation gratuite

La Journée Nationale des Femmes entrepreneures, organisée pour la 4ème année par le Salon SME (ex Salon des micro-entreprises), est parrainée par Bouygues Telecom, la Caisse d’Epargne et la Caisse des Dépôts et en partenariat avec France active.

 


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