Comment transformer sa passion en métier ?
« Comment allier ma passion et mon métier ? » Cette question m’est souvent posée en conférence. J’y réponds toujours de la même façon. En premier, il faut arrêter de se demander : « Qu’est-ce que je veux faire dans ma vie ? », et la remplacer par « Qu’est-ce que je veux faire de ma vie ? » Cela modifie toute votre façon de penser : vous pouvez non seulement inventer votre métier, mais aussi votre vie ! Et je vais vous confier trois fondamentaux pour faire de votre passion votre métier.
Une passion est différente du métier
Très souvent, les gens pensent qu’une passion ne peut être qu’un loisir. Et d’une certaine manière, ils ont raison. Parce qu’une passion n’est pas un métier. Dans la passion, il n’y a pas d’enjeu, pas de pression, pas de résultat attendu, pas de compte à rendre. C’est ce qui rend la passion aussi attractive. Mais lorsque la passion devient un métier, la pression d’enjeu s’en mêle. J’ai connu des skieurs qui n’ont plus jamais rechaussé de skis tellement la pression d’enjeu avait anéanti leur passion du ski. C’est une chance de pouvoir faire de sa passion, son métier. Mais il ne faut pas compter sur la seule passion pour développer ses performances ou faire une carrière. À la passion, il faudra ajouter une bonne dose de motivation.
Nourrir ses besoins. Pourquoi change-t-on ? Le plus souvent, pour que notre style de vie soit en phase avec nos besoins.
Comment connaître vos besoins ? Demandez-vous ce qui est indispensable dans votre vie. Pour que votre métier vous passionne et vous motive, il doit combler vos besoins. Un exemple ? J’ai choisi le ski parce qu’il me permettait de canaliser mon énergie, de voyager, de me sentir libre, d’avoir ma dose d’adrénaline en compétition, etc. C’est parce que ces besoins essentiels étaient comblés que je me faisais plaisir ! Je me bats contre cette idée que l’on doit souffrir pour réussir. Au contraire ! C’est en prenant du plaisir que l’on réussit. Quand on prend du plaisir à faire les choses en comblant nos besoins, on est enthousiaste et on développe de la confiance ! La souffrance mène à tout l’inverse. Elle nous pompe notre énergie, on ne voit plus que les problèmes… Or, si vous voulez mener un changement de vie, il vous faut de l’énergie positive chaque jour !
Être en phase avec ses valeurs. On change pour se réaligner avec ses valeurs.
S’éloigner de ses valeurs finit toujours par provoquer un mal-être. Face à des renoncements de ce en quoi l’on croit, des acceptations de ce que l’on aurait dû refuser… On a l’impression de ne plus avoir de pouvoir sur soi. On se retrouve comme écartelé et on finit par se perdre soi-même. Et comme le changement demande beaucoup d’énergie, il devient très difficile à mettre en œuvre.
Mettre ses valeurs au cœur de ses décisions, c’est renforcer son estime de soi. L’estime est bonne lorsqu’il y a harmonie entre ce que nous sommes (notre perception de nous-même) et ce que nous voudrions être (à l’idéal). C’est la raison pour laquelle nos valeurs sont au centre du débat. Nos valeurs sont le fondement de notre identité.
Pourquoi est-ce que j’insiste autant sur les valeurs ? Parce qu’elles sont essentielles. La plupart des gens que j’ai vus échouer ne manquaient ni de moyens, ni de compétences. Le responsable ? C’était leur état d’esprit. Ceux qui se sont écroulés n’avaient aucun problème avec leur passion… En revanche, ils n’étaient plus en phase avec leurs valeurs. Et tout ce qu’ils avaient bâti s’est écroulé comme un château de cartes.
Ne sous-estimez jamais la force que confère le fait de bien se connaître. Prenez le temps de réfléchir à vos passions, vos besoins et vos valeurs. Ce sont les clefs du succès pour réussir votre changement de vie.
A propos de l’auteur
Edgar Grospiron a été le premier champion olympique de ski de bosses, aux Jeux olympiques d’Albertville en 1992. Plusieurs fois champion du monde, il a mis un terme à sa carrière sportive et donne des conférences inspirantes dans le monde entier sur des sujets qu’il maîtrise et auxquels il s’est formé : la motivation et la performance.
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