Le « personal design thinking », nouveau coaching des entrepreneurs
La mode est au coaching et ce ne sont pas les entrepreneurs qui manquent de propositions. Une simple requête Google et ce sont des pages et des pages d’offres qui semblent toutes plus efficaces les unes que les autres. Alors, comment se différencier et surtout, apporter une vraie valeur ajoutée ? Le secret pour certains, c’est d’y adjoindre une dimension conseil, en plus du coaching et de s’inspirer du « design thinking » pour répondre au besoin de se réinventer soi-même, d’innover avec soi-même. Rencontre avec Thierry Merle, cofondateur du cabinet Personal Design Thinking.
Qu’est-ce que le Personal Design Thinking ?
Thierry Merle : C’est tout simplement la transposition du concept de design thinking créé il y a plus de trente ans dans le domaine des entreprises, appliqué à l’individu. Ce qui nous intéresse dans le design thinking, c’est qu’il s’agit d’une approche client qui permet de résoudre des problèmes et de proposer des solutions innovantes. Cette méthode s’appuie sur les retours de l’utilisateur final, l’idée étant de savoir si l’expérience qu’il fait du produit ou du service est satisfaisante. Et on le sait bien aujourd’hui, c’est l’expérience qui est centrale dans l’innovation. De la même manière, à l’échelle de l’individu, le design thinking permet d’améliorer son rapport à soi-même, par une meilleure connaissance de son propre fonctionnement. Il s’agit en quelque sorte de devenir son propre client.
Le mot « coaching » est-il dépassé ?
Thierry Merle : Rappelons qu’initialement le mot coach vient du français, coche, la voiture à cheval conduite par un cocher. Passé outre-Atlantique, il est ensuite entré dans l’univers du sport, et en particulier du football américain. Au passage, il nous a laissé l’idée de « performance ». Depuis 30 ans, il est utilisé partout. Le concept s’est structuré et aujourd’hui, il est possible de devenir « coach certifié ». Mais le terme était très incomplet pour nous, le coach étant quelqu’un qui ne doit pas avoir d’influence sur la prise de décision. Or, pour nous, accompagner les entrepreneurs, c’est aussi leur donner des conseils. Notre connaissance du monde de l’entreprise nous permet de faire également du consulting. Il nous fallait donc un concept permettant de véhiculer cette idée de « coaching et conseil ». Finalement, le design thinking est le concept qui se rapproche le plus des disciplines que nous mettons en œuvre avec nos clients, comme la méthode SPRI (Situation Problème Résolution Informations), une méthode de résolution de problème.
Concrètement, comment se déroulent vos séances de « personal design thinking » ?
Thierry Merle : À la façon du design thinking, nous cherchons d’abord à décrire la situation à la façon d’un bilan. Cette étape prend du temps, parce que nous avons généralement du mal à parler de nous-mêmes. Nous n’avons pas toujours l’habitude de prendre du recul. Vient ensuite l’étape la plus importante : il s’agit de décrire le problème et de le résumer en une phrase. On passe ensuite à la phase de créativité qui consiste à s’employer à trouver les deux ou trois solutions qui répondent à ce problème, puis de choisir celle qui a le plus de chance de se réaliser. Enfin, nous suivons l’évolution du projet pour voir si tout va bien, si la mise en application correspond aux résultats attendus. Un peu comme les retours utilisateurs dans le design thinking, il s’agit de tester pour affiner la meilleure méthode. Alors, quand on suit cette progression, il n’y a pas d’échec possible, ou presque !
Finalement, quels sont les problèmes que rencontrent les entrepreneurs ?
Thierry Merle : Il y a tout autant de problématiques qu’il y a d’individus ! Nous travaillons par exemple avec des notaires. Ici, les associés n’arrivaient plus à travailler ensemble. D’autres sont confrontés à la solitude de l’entrepreneur. Notre mission à nous est d’aider les gens à choisir leur trajectoire professionnelle. Le problème généralement, c’est que les personnes n’ont pas bien identifié leur objectif de vie à dix ans, à quinze ans. Attention, je parle bien d’objectif de vie et non d’objectifs professionnels. Le professionnel n’est qu’un moyen d’arriver à autre chose. Or, très souvent, on se focalise sur l’objectif professionnel, alors qu’il ne s’agit que de l’une des facettes d’un projet de vie. Notre travail est de permettre aux entrepreneurs de bien identifier cela, de le clarifier, de le rendre explicite. Une fois ce travail réalisé, on se rend compte que l’objectif professionnel n’est pas tout à fait le même.
Tous les entrepreneurs ont-ils besoin d’être coachés ?
Thierry Merle : Beaucoup d’entrepreneurs suivent leur objectif de vie de manière naturelle et inconsciente. Mais il est toujours utile de voir un coach. Cela permet de s’obliger à se regarder dans un miroir. L’idée, c’est tout simplement d’être aligné entre la situation et les objectifs que l’on se donne. J’aime dire que pour l’entrepreneur, entre Dieu et lui, il n’y a personne, il est seul au monde. Il s’agit d’une image qui renvoie à l’idée qu’il n’y a que lui pour décider. Le sentiment de solitude face à certains choix peut ainsi être très difficile. C’est en cela également que la dimension conseil est essentielle pour nous.
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A propos de l’auteur
Les Chuchoteuses, « conteuses numériques » et résidentes chez Nextdoor, rédigent chaque mois des articles inspirants et parfois décalés pour le blog Nextdoor, #PourTravaillerAutrement.
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