Portrait d’entrepreneure : 3 questions à Florence Haxel, Co-fondatrice et Présidente de mesbonnescopines.com
La Journée Internationale de la Femme arrive à grand pas ? L’occasion pour nous d’aller à la rencontre d’entrepreneures émérites qui donnent quelques clés de leur parcours à toutes celles qui voudraient réussir la création de leur entreprise. Cette fois, c’est Florence Haxel qui vient témoigner… en bonne copine !
En quoi devenir entrepreneure a changé votre vie ?
« Être entrepreneure n’a pas changé ma vie, car c’est en fait ma vie depuis le début. A 22 ans, j’avais envie de réaliser un rêve : travailler avec des artistes. Pour être crédible auprès de mes futurs clients (annonceurs événementiels), je me suis rendue compte qu’il était nécessaire que j’ai un statut de société et non d’association. J’ai donc, tout simplement, décidé de monter ma société mais ce n’était pas une fin en soi, juste un outil, un statut pour me permettre de réaliser mon rêve et de vivre de ma passion.
L’important pour moi, n’est pas de monter une entreprise mais de mener un projet pérenne et qui me ressemble. J’ai grandi avec cette 1ère société et j’ai surtout appris à me faire confiance, à ne pas avoir peur d’aller au-devant du monde en disant « Pas de problème, je sais faire ça ! ». Forcément cela a changé ma vie…
Et puis, cela m’a également permis d’appréhender bien différemment le montage de mon second projet. Mes Bonnes Copines, réseau collaboratif qui rassemble aujourd’hui plus de 45 000 femmes partout en France est né de l’envie d’accompagner ces changements que je percevais dans le monde et d’apporter ma petite pierre à l’édifice de la société. Un « sens » plus intime qui a également changé ma vie, plus en profondeur… Cette fois-ci, je me suis rendue compte que je ne réalisais pas seulement un rêve de petite fille comme pour ma 1ère société mais que la communauté que je créée me positionnait comme l’ambassadrice d’une certaine vision de la vie. Une aventure collective très forte qui apporte une couche supplémentaire de sens à mon projet et c’est une sacrée responsabilité ! Et puis ces 3 dernières années d’immersion ont également changé ma vie car j’ai l’impression d’avoir compris à quoi servaient ces fameux réseaux sociaux dont j’entendais parler mais dont je ne saisissais pas la finalité… Et cela ouvre des perspectives d’idées, de projets, d’envies, faramineuses !!! »
Quel est votre modèle de femme entrepreneure et pourquoi ?
« En fait, je n’ai pas un modèle de femme entrepreneure qui m’inspire. Je m’inspire chez chacune de mes rencontres, de leur petit « je ne sais quoi » que je rêverais de maîtriser…Chez l’une, j’essaie de comprendre les leviers de son talent d’oratrice. Chez l’autre, je m’inspire de sa vision marketing… Je m’inspire d’une dernière pour mieux concilier ma vie pro et ma vie perso…
Des exemples ? J’ai de la chance de côtoyer et de rencontrer régulièrement des femmes extrêmement inspirantes autour de moi… Comme des hommes d’ailleurs ! J’aime Margaret Milan, Fondatrice d’Eveil et Jeux, qui fait partie de mon board, pour la finesse de son analyse, sa capacité à me renvoyer sans relâche à l’essentiel. J’aime Laurence Paganini, CEO de Kaporal, également membre de mon board pour son charisme à toute épreuve. Je scrute avec application, je tente de décortiquer sa capacité à savoir se positionner en tant que femme face à un auditoire d’hommes, en quelques secondes par une attitude, une manière de répondre etc… Mon modèle idéal est multi facette ! »
Un conseil aux femmes qui hésitent encore à se lancer dans l’aventure entrepreneuriale ?
« Il n’y a pas à hésiter, car il n’y a rien à perdre et tout à gagner, à partir du moment où l’on suit ces 3 petites astuces.
1) Sachez de quoi vous avez besoin pour être sereine. Je n’ai pas dit « riche », j’ai dit « sereine ». Lancer son activité, cela passe toujours par une phase de vache maigre, plus ou moins longue. Il faut en être consciente et savoir ce que veut dire pour soi « vache maigre supportable ». La question à se poser est : Combien je gagne aujourd’hui ? De combien ai-je besoin au minimum pour assurer un niveau de vie qui me raisonnable ? Et ensuite : Comment puis-je assurer ce minimum nécessaire (sans compter les rentrées potentielles de l’activité que je désire lancer) ? Et pendant combien de temps ? La solution peut provenir d’argent que l’on a de côté, d’un conjoint qui peut assurer ce minimum pendant un certain temps, d’aides sociales qui peuvent permettre de tenir quelques mois, d’un aménagement de son temps de travail etc…
Ces premières questions posent les fondements d’un projet que vous aurez débuté avec une passion fabuleuse et qui ne capotera pas au bout de 6 mois car vous n’aurez plus d’argent en poche, vous obligeant à retrouver un job peu enthousiasmant en ayant l’impression violente d’un échec…Je croise malheureusement beaucoup de femmes dans cette situation…
2) Visualiser à la louche, en un calcul, si son projet est viable ou totalement « à l’ouest » tel quel… Ok, grâce à l’astuce n°1, vous savez maintenant de combien vous avez besoin au minimum pour faire bouillir la marmite chaque mois. Multipliez par deux pour intégrer les charges sociales. Et maintenant calculez combien de bijoux vous aurez à vendre/chiens vous aurez à garder/plan de com vous aurez à commercialiser pour atteindre ce budget mensuel (après avoir enlevé toutes les charges bien sûr). Le chiffre mensuel est délirant ? Impossible à réaliser par vous seule pour débuter ? Laissez tomber tout de suite ! Le chiffre paraît atteignable raisonnablement ? Lancez-vous !
3) Lancez-vous mais pas à pas, surtout ! Un exemple… Une entrepreneure ultra passionnée par les animaux, me raconte qu’elle veut monter sa société pour garder des chiens et chats, qu’elle a trouvé un super local en plein centre-ville et que son mari va quitter son travail pour lancer l’affaire avec elle. En se posant les quelques questions ci-dessus, il nous a sauté aux yeux qu’il lui faudrait garder un nombre ahurissant d’animaux pour soutenir son salaire, celui de son mari et financer le coût de son local ultra bien placé mais très cher. Faites les choses, mais pas à pas : d’abord, elle garde les chiens chez soi, ensuite, elle prendra un local et si son activité avance bien et peut le supporter, son mari la rejoindra ! »
Florence Haxel, Co-fondatrice et Présidente de mesbonnescopines.com, est également intervenue au Salon SME (ex Salon des micro-entreprises) 2015. Découvrez ou redécouvrez son intervention grâce au podcast audio de la conférence : « Mais comment ces entrepreneures font-elles pour être si populaires sur le web ? ».
Pour vous former et vous informer, retrouvez toute l’année en accès libre les podcasts audios des conférences 2015.
Commentaires
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Excellente analyse sur le lancement ou pas d’une activité. Florence, un modèle à suivre !
cest un vrais modele a suivre car la réussite ne se mesure pas à l’argent que vous gagnez mais à votre capacité à changer les vie des gens