[Bonnes feuilles] – Clarifier son projet : Les projets start-up
La création d’une start-up est souvent risquée car elle vise une niche de marché et repose sur des technologies coûteuses. C’est pourquoi nous vous proposons de découvrir les bonnes pratiques pour délimiter correctement votre projet de start-up dans cet extrait du livre : La boîte à outils de la Création d’entreprise.
Une start-up est une jeune entreprise innovante dans le secteur des nouvelles technologies le plus souvent. Sa création est risquée car elle vise une niche de marché et repose sur des technologies coûteuses. Elle est souvent international born et créée en équipe. Son modèle économique est particulier : il repose sur la vitesse, l’adaptation permanente au marché et nécessite d’importants capitaux pour démarrer et croître, d’où le recours à des financements extérieurs pour démarrer mais aussi se développer et pour protéger et valoriser l’entreprise.
Pourquoi clarifier votre projet de commerce ?
L’objectif
Créer une start-up vise à produire et mettre sur le marché des produits et des services nouveaux qui apportent une innovation forte, voire de rupture, en B to B ou B to C. L’avantage compétitif décisif repose sur l’aspect technologique ou l’usage de cette technologie. On parle de projet Agritech, Fintech, Edtech, Foodtech, Techcare, etc.
Le contexte
Le risque d’échec est supérieur à celui des entreprises traditionnelles du fait du manque de visibilité sur le développement et l’évolution dans un environnement technologique très mouvant. Les levées de fonds sont indispensables. C’est un secteur où la copie est active, notamment venant de pays où la protection industrielle est faible, d’où le grand besoin de protection. La French Tech, créée en 2013, joue un rôle actif pour aider et promouvoir ces start-ups.
Comment délimiter votre projet ?
Les étapes
- Identifier et évaluer les capacités de l’équipe dans le domaine visé. Un ingénieur ou un chercheur doit absolument porter le projet ou être leader dans l’équipe de départ. S’entourer très tôt de compétences et de talents complémentaires (commercial, etc.) pour être efficace et donner un signal rassurant à l’écosystème. Tout faire ensuite pour garder cette équipe et cet esprit agile et flexible.
- Définir le produit ou service et le procédé de fabrication autour de son avantage compétitif et de son usage.
- Étudier l’acceptation de l’idée du produit ou service nouveau par le marché (étude de marché).
- Se protéger le plus tôt possible, au niveau international et dans des zones géographiquement sensibles (brevet).
- Ne pas disperser ses forces : rester concentré sur son idée et sur l’innovation (1/4 des start-ups disparaît la première année). Externaliser tout le reste pour rester « focused ».
- Se faire aider et profiter de toutes les facilités (incubateurs, accélérateurs, aides, etc.).
- Croître vite et penser au futur : croissance continue pour devenir une « licorne », vente totale ou partielle de l’entreprise. Se poser la question de garder le contrôle entier ou de perdre une partie de son indépendance en contrepartie d’un apport financier extérieur.
Méthodologie et conseils
- Démarrer vite en mode lean start-up pour construire une première offre qui sera améliorée ensuite après les premiers retours clients.
- Intégrer une structure (incubateur, accélérateur, etc.) pour se faire épauler et challenger dans la construction.
- Réseauter (monde réel et virtuel) pour éviter le syndrome de l’isolement et rester dans la course
- technologique.
- Se préparer à parler finance et rentabilité au-delà de la technique pour susciter l’intérêt des financeurs. S’entourer de conseils spécialisés pour approcher et négocier avec les financeurs.
- Multiplier les sources de financement. Plusieurs levées de fonds successives sont souvent nécessaires. Un pacte d’actionnaire est un outil incontournable. Les flux de trésorerie disponibles sont négatifs les premiers temps. Penser à recourir à tous les fonds disponibles pour financer les premiers pas.
- Se renseigner auprès de la French Tech, le mouvement français des start-ups qui donne à ces dernières de la visibilité au-delà de l’écosystème favorable.
A retenir avant de vous lancer
- Ne jamais communiquer en public, lors d’un colloque par exemple, les détails techniques du projet avant toute démarche de protection industrielle, sinon le projet devient public et donc non protégeable.
- Obtenir un label via un concours reconnu fait gagner du temps et de la crédibilité en plus des moyens financiers (concours Bpifrance par exemple).
Cet article est extrait du livre : La boîte à outils de la Création d’entreprise.
A propos des auteurs :
Catherine Léger-Jarniou est professeur émérite, et créatrice du Master Entrepreneuriat à l’université Paris-Dauphine. Elle est également conseil auprès de jeunes entreprises et past présidente de l’Académie de l’Entrepreneuriat et de l’Innovation.
Georges Kalousis est créateur et CEO d’Epsilon Consult, et ancien enseignant du Master Entrepreneuriat et projets innovants à l’université Paris-Dauphine. Il accompagne les entrepreneurs dans leur création et leur développement
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