Contez de façon inspirante : le storytelling

Depuis la nuit des temps, l’être humain a toujours raconté des histoires, trouvant que c’était le meilleur moyen de transmettre à ses semblables. Depuis, les neurosciences ont prouvé que le récit, en mobilisant sens et émotions, influençait davantage les perceptions et marquait plus durablement les esprits. Nous utilisons les histoires pour partager avec le public les leçons de notre propre expérience en vue de le convaincre, le motiver, l’inspirer et de lui faire entamer un changement de point de vue ou de posture par rapport aux sujets et aux causes que nous défendons.

Extrait du livre de Christine Morlet et Bernard Deloupy « La Boîte à outils du Speaker-conférencier » aux éditions Dunod.

Pourquoi l’utiliser ?

Contexte

Le public a plus de chance de soutenir, retenir et mettre en œuvre une idée ou un concept s’ils sont présentés en sollicitant ses émotions.
Même s’il s’agit d’une présentation trimestrielle des résultats financiers dans une salle de conseil d’administration, vous serez plus en confiance et les autres vous accorderont plus d’intérêt si vous y incorporez vos histoires personnelles.
Les Anglo-Saxons appellent cela le storytelling. Une technique efficace que les politiques et les publicitaires se sont empressés de s’approprier.

Objectif

Faire mémoriser au public votre message en mobilisant ses sens pour graver le récit dans son hémisphère droit, siège de la mémoire à long terme.
Votre auditoire oubliera les faits et les chiffres, il oubliera la logique de votre présentation, mais il retiendra toujours vos histoires !
Si vous les racontez avec impact, votre crédibilité augmentera.

Comment l’utiliser ?

Les étapes

  1.  Concentrez-vous sur le résultat que vous souhaitez obtenir. Déterminez ce que vous voulez que l’auditoire retienne, ressente et fasse à l’issue de votre présentation.
  2. Trouvez le point clé de votre histoire. Certaines histoires enseignent de nombreuses leçons. N’en choisissez qu’une seule parmi elles.
  3. Choisissez une histoire suffisamment puissante pour que le message passe et suffisamment courte pour ne pas dépasser le temps qui vous est imparti.
  4. Demandez-vous sans cesse : « …et maintenant, qu’arrive-t-il ? »…
  5. Vérifiez bien que votre histoire fait appel à au moins trois des cinq sens.
  6. Entraînez-vous à raconter votre histoire en y ajoutant des personnages, des détails et un effet dramatique. Enregistrez-vous, enlevez les mots parasites et recommencez vers le parfait !

Méthodologie et conseils

  1. Commencez par le début. La plupart des bons narrateurs débutent leur histoire par une description des lieux et du moment où se passe l’action.
    Par exemple : « le 1er août 2008, j’étais à New York dans une grande salle de conférence avec 2 499 autres conférenciers… ».
  2. Poursuivez jusqu’à la fin. Restez sur vos rails en racontant l’histoire du début à la fin sans digression.
    Respectez la « chaîne des causalités » : alignez les dominos les uns derrière les autres, puis poussez le premier qui fait tomber le suivant et ainsi de suite. Supprimez un seul domino et la réaction en chaîne cesse. C’est la même chose pour votre histoire.
  3. Enchaînez les événements les uns aux autres : « …et ensuite, que s’est-il passé ? ». Ne succombez pas à la tentation des digressions. Restez concentré sur votre histoire et sa chaîne de « causes à effets ».
  4. Puis, arrêtez-vous. Quand votre histoire est terminée, taisez-vous ! Trop de narrateurs rajoutent des détails totalement inutiles à la fin de leur histoire !

Comment être plus efficace ?

Intégrez les composantes d’une forte mémorisation

Votre récit doit inclure de l’émotion, avoir une portée universelle (pour permettre au public de progresser collectivement), de la vie, de l’authenticité, de l’originalité, de la simplicité, de l’humilité, de la cohérence. Il doit être visible et créer des images dans l’esprit de vos auditeurs.
Il doit insérer un personnage fort auquel s’identifier, donner envie de le partager.
Il doit être découpé en séquences narratives pour permettre aux participants de se l’approprier à leur rythme.
Enfin, il doit prévoir des pauses, des appels d’air pour que les gens aient le temps de l’installer dans leur imaginaire.
Dans votre récit, intégrez la vue, l’ouïe, le ressenti.

Soyez bref

Moins il y a de mots dans votre histoire, plus vous laissez de liberté d’imagination à votre auditoire.
Votre histoire doit être suffisamment évocatrice pour bien décrire la scène tout en laissant autant d’espace libre qu’un livre de coloriage. Laissez votre public combler les lacunes sans avoir à faire trop d’efforts.
Trop souvent le narrateur détaille et explique trop. Ce n’est pas un témoignage sous serment. Vous n’êtes pas tenu de dire toute la vérité. Vous disposez d’une licence poétique pour autant que
vous ne mentiez pas !

Soyez truculent

Les mots sont les outils de nos échanges. Aussi est-il important d’en faire un usage précis et circonstancié.
Mettez les verbes en valeur dans vos histoires en les choisissant avec précision. Ainsi, « le chien a escaladé la barrière » devient « Le chien a sauté par-dessus la barrière » ou mieux encore « le chien a bondi par-dessus la barrière ».
Ne laissez pas le « méchant » de votre histoire simplement descendre la rue. Faites-le glisser, flâner. Si une image vaut mille mots, alors un personnage en action vaut mille images.
Utilisez tout votre corps, tout l’espace de la plateforme, pour figurer l’action, le bruit de la conversation et l’émotion de l’instant.

Utilisez la dramaturgie

Sans conflit, pas d’histoire. Les bonnes histoires suivent une arche narrative. Comme dans tout scénario, tout débute par le statu quo.
Puis, l’intrigue se développe dans un récit qui débute au nœud, inducteur de tension, et progresse, de même que le parcours des personnages et l’évolution de leurs relations dans une série TV, jusqu’au dénouement final.
À l’image d’une intrigue, votre récit doit débuter par le noeud et évoluer progressivement jusqu’à la chute.

 

Cet extrait vous a donné envie d’en savoir plus ? Pour commander le livre de Christine Morlet et Bernard Deloupy « La Boîte à outils du Speaker-conférencier », c’est par ici.

Pour aller plus loin

Assistez à la conférence de Christine Morlet et Bernard Deloupy, le lundi 1er octobre, au Salon SME à Paris : Comment devenir conférencier professionnel sans être une célébrité ?


Commentaires

  1. Mon ambition
    C’est de transformer mon entreprise en (SARL), un groupe de nettoyage du littoral méditerranéen en général et l’Algérie en particulier et cela en collaboration avec des associations écologiques nationales et internationales.

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