Combien un entrepreneur doit-il gagner ?

Les entrepreneurs parlent facilement d’argent et assument leur rôle de gestionnaire. Paradoxalement, la question de leur rémunération personnelle est souvent difficile, et même parfois embarrassante.

 

Dans une petite entreprise où les relations humaines sont proches, la rémunération du boss est souvent un tabou. Au regard des salariés, c’est un paradoxe, tant le salaire fait partie intégrante de la définition d’un poste. Combien un entrepreneur doit-il gagner ?

 

Entre scandale et volonté de légiférer

La rémunération des entrepreneurs est régulièrement impactée par l’impression laissée par les chiffres des dirigeants des grandes entreprises. Lorsque l’opinion apprend que la rémunération de Carlos Tavares, DG du groupe Stellantis, a été portée à 19 millions d’euros, les esprits s’échauffent. On est pourtant bien loin des 178 millions de dollars de Patrick G Gelsinger, CEO d’Intel et patron le mieux payé aux Etats-Unis, en 2021. Doit-on légiférer ? Fixer un maximum, comme un multiple du salaire le moins élevé de la société ?

 

Ce que gagnent réellement les entrepreneurs en France

La réalité commune des entrepreneurs est loin de ces chiffres astronomiques. Il faut se rappeler qu’à la création de son entreprise, l’entrepreneur ne se paye que très rarement. Ce n’est d’ailleurs pas son intérêt. A quoi bon injecter des capitaux dans une entreprise pour les reprendre sous forme de rémunération, dès les premiers mois, chargés et fiscalisés ? On peut tout au plus considérer ce sacrifice comme un avoir sur une rémunération différée : dans ce cas, les revenus futurs doivent intégrer ces mois de renoncement.

Voici ce que gagnent les différentes catégories d’entrepreneurs en France (source : Insee) :

  • 590 € par mois, en moyenne, pour les 2 millions d’auto-entrepreneurs : un revenu d’appoint.
  • de 1 300 € à 2 500 € par mois pour les 1,3 millions d’artisans.
  • 4 200 € par mois, en moyenne, pour les patrons de TPE (moins de 19 salariés).

 

Ces chiffres peuvent paraître relativement faibles au regard du salaire des cadres, notamment. Les entrepreneurs comptent aussi sur la revente de leur entreprise : un pari d’autant plus risqué quand on sait que 7 entreprises sur 10 ne passent le cap de la dixième année et que sur les 100 000 entreprises à vendre in bonis chaque année en France, 40 % d’entre elles ne trouvent pas d’acheteur…

A ces chiffres, il faut ajouter que 23 % des artisans et même 6 % des patrons de TPE vivent sous le seuil de pauvreté, soit avec moins d’un demi-Smic par mois (source : EFRS). Si le salaire minimum existe pour les salariés, pour les entrepreneurs, au risque patrimonial, s’ajoute le risque de rémunération : aucune garantie.

De l’autre côté de l’échelle des rémunérations, certains entrepreneurs gagnent très bien leur vie et, bien sûr, l’opportunité de gain fait partie intégrante de la motivation de l’entrepreneur.

 

Comment déterminer la « juste » rémunération de l’entrepreneur ?

Sans entrer dans des considérations morales, c’est avant tout la situation économique de l’entreprise qui détermine la rémunération de l’entrepreneur. Encore faut-il l’estimer par une approche financière et fiscale, afin de déterminer le juste chiffre, cet optimum qui rémunère au mieux l’entrepreneur, sans remettre en cause la pérennité de son entreprise, voire en coûtant le moins possible à celle-ci.

Non seulement il est important de connaître ce chiffre, au regard du prévisionnel de l’entrepreneur, mais il faut aussi déterminer le bon mix-rémunération entre toutes les possibilités de revenus. Or, contrairement à ce que les entrepreneurs pensent le plus souvent, il existe de multiples possibilités de rémunérations pour eux, au-delà du duo classique « indemnité + dividendes ».

Et mieux encore : l’entrepreneur doit avoir une approche globale pour lui permettre de développer et sécuriser son patrimoine personnel au moyen de montages accessibles et mis en place par les plus expérimentés, comme le financement des locaux professionnels ou la création d’une holding.

Dès lors que l’entreprise est en mesure de rémunérer son leader, c’est une approche globale qui permet de déterminer le bon chiffre de la rémunération de l’entrepreneur, intimement liée au succès du projet entrepreneurial.

 

 

A propos de l’auteur

Pascal Bouëte est conseil de dirigeants, enseignant en business school et en école d’ingénieurs et rédacteur du site https://lefortuniste.fr/ dédié à l’enrichissement personnel. « Le Fortuniste pour les Entrepreneurs » est une offre de conseils qui propose aux créateurs, et aux dirigeants de TPE/PME, d’optimiser leur rémunération tout en améliorant la performance économique de leur entreprise.

 

 

 

 


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