Rentabilité des franchises : ce qu’il faut vraiment savoir
Devenir franchisé, c’est entreprendre avec un filet de sécurité. Mais si la franchise séduit autant les entrepreneurs français – avec plus de 90 588 points de vente et un chiffre d’affaires de 88, 64 milliards d’euros en 2024 (source : FFF)- c’est aussi parce qu’elle promet une rentabilité plus rapide que la création en solo. Encore faut-il bien comprendre ce que recouvre réellement cette rentabilité et comment l’évaluer dès les prémices de son projet. À l’approche du Salon SME, faisons le point sur les vraies données à connaître pour éviter les pièges et maximiser vos chances de succès.
Une rentabilité plus rapide… mais pas automatique
Le modèle de la franchise repose sur la duplication d’un concept qui a déjà fait ses preuves. Résultat : un franchisé peut espérer atteindre l’équilibre financier plus rapidement qu’un créateur indépendant.
Mais attention, cela ne garantit pas une rentabilité élevée ou immédiate. Le succès dépendra de nombreux facteurs cruciaux : emplacement (qui peut représenter jusqu’à 70% du succès selon les secteurs), qualité de la gestion quotidienne, niveau d’implication personnelle, et surtout solidité financière et accompagnement du franchiseur.
Exemple concret : Dans la restauration rapide, un McDonald’s bien placé peut générer un retour sur investissement de 15-20% annuel, tandis qu’un point de vente mal situé peinera à couvrir ses charges fixes.
Rentable oui, mais à quel horizon ?
La rentabilité d’une franchise arrive généralement entre 18 et 36 mois, mais cette fourchette varie énormément selon les secteurs :
- Services à la personne : 12 à 18 mois (investissement plus faible)
- Restauration : 24 à 36 mois (investissement lourd, formation longue)
- Commerce spécialisé : 18 à 30 mois (selon l’emplacement et la saisonnalité)
- Hôtellerie : 36 à 60 mois (investissements très lourds)
Le franchiseur fournit généralement un compte de résultat prévisionnel type, mais méfiance : ces projections sont souvent optimistes. Ce sont vos propres chiffres qui doivent guider vos projections réalistes, en intégrant votre situation personnelle : montant d’investissement réel, charges fixes de votre zone géographique, coût de la main-d’œuvre locale, etc.
Le DIP : votre boussole financière
Le Document d’Information Précontractuelle (DIP), remis obligatoirement au moins 20 jours avant la signature du contrat, est une véritable mine d’informations souvent sous-exploitée. Il présente le réseau dans sa globalité, liste tous les franchisés avec leurs coordonnées, affiche des résultats financiers consolidés et peut contenir des moyennes de chiffre d’affaires par zone géographique.
Ce qu’il faut chercher dans le DIP :
- L’évolution du nombre de points de vente sur 3 ans (croissance ou déclin ?)
- Le taux de rotation des franchisés (départs prématurés = signal d’alarme)
- Les résultats financiers moyens par tranche d’ancienneté
- La répartition géographique des performances
Ces données officielles doivent impérativement être croisées avec des entretiens réels auprès de franchisés en exercice pour vérifier la cohérence du modèle économique et détecter d’éventuels écarts entre promesses et réalité terrain.
Chiffre d’affaires vs rentabilité réelle : l’équation cruciale
Un chiffre d’affaires élevé peut masquer des charges disproportionnées. Pour calculer votre rentabilité réelle, voici les postes à examiner impérativement :
Les charges incompressibles :
- Redevances franchiseur (3 à 12% du CA selon les réseaux)
- Contribution marketing/publicité (1 à 5% du CA)
- Loyers et charges locatives
- Salaires et charges sociales
- Assurances spécifiques au métier
Apport personnel et effet de levier sur la rentabilité
Plus votre apport personnel est important, plus vous réduisez les charges d’emprunt et accélérez votre retour sur investissement. En moyenne, il faut prévoir entre 30 et 50% du coût total du projet en apport propre (contre 20-40% généralement annoncé).
La franchise, un tremplin vers la rentabilité maîtrisée
La franchise offre indéniablement un raccourci vers la rentabilité, mais ce raccourci nécessite une analyse rigoureuse et une préparation méthodique. Les chiffres moyens masquent des disparités importantes : certains franchisés excellent quand d’autres peinent à couvrir leurs charges.
Votre succès dépendra de trois piliers : le choix d’un concept solide et adapté à votre marché local, une préparation financière réaliste avec un apport suffisant, et votre capacité à vous impliquer pleinement dans l’exploitation quotidienne.
Article publié en partenariat avec Observatoire de la franchise
Pour aller plus loin
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