10 erreurs à éviter en auto-entreprise
Quelle belle aventure que le freelancing ! Oui, mais voilà, quand on est seul à mener le navire, on ne peut pas toujours tout maîtriser et être partout ! Si vous êtes en micro-entreprise, ou si vous envisagez de vous lancer bientôt, voici quelques erreurs à connaitre et à éviter pour faire couler de longs jours heureux à votre activité, et à votre tranquillité d’esprit. On commence ?
Choisir la micro-entreprise alors qu’on a beaucoup de frais
Si vous choisissez le statut d’auto-entrepreneur, vous devez impérativement prendre en compte les limites de ce statut. Bien que la micro-entreprise offre des avantages comme des obligations comptables moins lourdes, une fiscalité allégée, et une création simplifiée, il faut également savoir que la microentreprise n’est pas adaptée à toutes les activités.
Par exemple, en auto-entreprise, vous ne pouvez pas déduire vos charges professionnelles (le loyer, les factures ou les matières premières…) et vous devez déclarer l’ensemble de votre chiffre d’affaires.
Imaginons que vous achetez des voitures pour les réparer et les revendre. En auto-entreprise, vous allez devoir déclarer le montant auquel vous avez vendu la voiture, mais sans pouvoir déduire le prix qu’elle vous a coûté à la base.
Donc, pour les activités ayant des charges importantes (comme la restauration, le transport ou l’achat-revente avec peu de marge) choisir la micro-entreprise peut ne pas être avantageux. Si vous êtes dans ce cas, il vaut mieux vous tourner vers d’autres structures en société, qui permettent généralement la déduction des charges professionnelles. Leur gestion est plus complexe et nécessite en général un comptable, mais cela peut-être plus adaptés.
Penser que l’auto-entrepreneur ne peut pas être assujetti à la TVA
C’est une erreur encore trop courante de penser qu’auto-entreprise = pas de TVA. Oui, l’auto-entrepreneur n’est pas soumis à la TVA par défaut (on dit qu’il est en franchise en base), mais il y est assujetti s’il dépasse un certain seuil de chiffre d’affaires, et il peut choisir de demander explicitement à être assujetti à la TVA auprès des impôts des entreprises si c’est à son avantage. Cela lui permettra de récupérer la TVA sur ses dépenses auto-entrepreneur à défaut de pouvoir déduire ses frais professionnels par exemple.
Attention, les démarches pour passer à la TVA ne sont pas automatiques et doivent être faites par l’auto-entrepreneur même s’il s’agit d’un cas où le passage à la TVA est obligatoire. Par conséquent, il est crucial de surveiller en permanence les plafonds imposés par la micro-entreprise, que ce soit les plafonds de chiffre d’affaires ou ceux de TVA et de bien vous faire accompagner sur le sujet avec des experts !
Ne pas surveiller les plafonds et leurs implications
En tant qu’auto-entrepreneur, il est essentiel de surveiller attentivement les seuils de TVA et de chiffre d’affaires pour éviter tout dépassement non désiré et/ou non préparé.
Les plafonds de chiffre d’affaires en auto-entreprise.
Si vous dépassez le plafond autorisé en termes de chiffres d’affaires, pendant deux années consécutives, vous devrez renoncer au régime de la micro-entreprise à partir de la troisième année. En janvier 2023, les plafonds ont été actualisés pour le chiffre d’affaires en auto-entreprise, et sont de 188 700 € pour l’achat-revente et de 77 700 € pour les prestations de services. Il est crucial d’être vigilant pour éviter les dépassements involontaires, car cela peut entraîner des coûts supplémentaires importants.
Les différents seuils de TVA en micro-entreprise
Pour la TVA en auto-entreprise, il y a deux seuils à surveiller. Avant d’atteindre ces seuils, vous n’êtes généralement pas redevable de la TVA sauf demande explicite.
Le premier seuil est appelé le seuil de tolérance. Si votre chiffre d’affaires en achat-revente dépasse 91 900 €, ou 36 800 € en prestations de services, vous entrez dans ce seuil. Une fois dépassé, vous serez tenu de payer la TVA à partir du 1er janvier de l’année suivante. Il est important de prendre les devants et d’entamer les démarches nécessaires auprès du service des impôts, car ces formalités ne sont pas automatiques.
Le deuxième seuil à surveiller est le seuil majoré de TVA. Pour l’année 2023, ce seuil est fixé à 101 000 € en achat-revente et 39 100 € en prestations de services. Lorsque votre chiffre d’affaires dépasse ce seuil, vous devenez redevable de la TVA à partir du premier jour du mois de dépassement. Pensez à anticiper ce changement en amont afin d’éviter d’avoir à refaire toutes vos factures émises depuis le début du mois !
Avoir le mauvais code APE
Le code APE, aussi appelé code NAF, est attribué à l’auto-entreprise au moment de sa création. Il fournit des données statistiques précises sur les activités exercées en France à l’INSEE ce code n’est pas unique, il correspond à un secteur d’activité. Si vous connaissez le code APE de votre activité, n’hésitez pas à le renseigner directement pour éviter les erreurs d’attribution qui sont assez courantes. Si vous vous rendez compte que le code APE qui vous a été attribué ne correspond pas à votre secteur d’activité, il peut être important de le faire changer. Le code APE des auto-entrepreneurs est important, car il détermine leur activité principale et leur secteur d’activité, ce qui influence entre autres, leur régime social et leurs droits à la formation.
Ne pas avoir de compte bancaire dédié à sa micro-entreprise
En auto-entreprise, vous n’avez pas l’obligation d’avoir un compte bancaire auto-entrepreneur dédié à votre activité tant que votre chiffre d’affaires ne dépasse pas 10 000€. Une chose en moins à gérer au moment de la création, mais certainement beaucoup de complications pour la suite si vous choisissez de mélanger le pro et le perso sur un même compte. Cela peut entraîner une confusion lors de la tenue de vos comptes et des difficultés lors de la déclaration fiscale. Ne pas avoir un compte bancaire dédié à votre activité, complique également la gestion comptable et peut susciter des erreurs et des suspicions lors de vérifications fiscales.
Si vous passez à la TVA, il vous faudra de toute façon un mandat B2B pour que les prélèvements de TVA puissent se faire. Ce mandat n’est pas accessible pour tous les types de comptes bancaires, mais il l’est pour les comptes bancaires professionnels.
Si vous dépassez les 10 000€ de chiffre d’affaires, vous allez devoir obligatoirement créer un compte dédié à votre activité. C’est pourquoi il vaut mieux anticiper ce changement et le faire dès le début de votre activité, cela vous évitera de devoir gérer un changement de compte, l’envoie de nouveaux RIB à vos clients et tout ce que cela peut induire en termes de risque d’oublis et d’erreurs.
Ne pas opter pour la mensualisation des déclarations
Ne pas choisir de mensualiser ses déclarations est un gros risque. Ça donne l’impression de devoir faire moins de paperasse, mais ça a de nombreux inconvénients. Le premier est que vous déclarez de plus gros montants, vous avez donc plus de chance de faire des erreurs. Si vous faites des erreurs dans votre déclaration sur de plus gros montants, les pénalités seront également plus élevées. En mensualisant vos déclarations, vous pourrez récupérer plus souvent la TVA si vous y êtes assujetti. C’est également un moyen plus sûr et précis de garder un œil sur sa trésorerie.
Ne pas surveiller ses comptes organismes sociaux de très près
Bien sûr, il est essentiel de se familiariser avec les règles et obligations de l’auto-entreprise et de tenir une comptabilité rigoureuse. Cependant, cela ne suffit pas toujours pour ne pas avoir de mauvaise surprise. Une erreur courante que de nombreux auto-entrepreneurs font, c’est de ne pas consulter régulièrement leur compte des organismes sociaux, Urssaf (et celui des impôts professionnels si vous en possédez un). En visitant ces sites et en sachant où chercher, vous pourrez anticiper et éviter de nombreuses erreurs.
Par exemple, il n’est pas rare de faire des confusions de déclaration concernant les montants facturés et encaissés, ou encore entre les catégories BIC et BNC auto-entrepreneur. Vous pourriez également découvrir l’existence d’une dette dont vous n’aviez pas connaissance. Un prélèvement qui n’est pas passé ? Certaines erreurs ne sont souvent même pas de votre responsabilité, par exemple, nous avons déjà vu des déclarations disparaître suite à une modification notable pour votre auto-entreprise. Pour éviter ces problèmes, il est important de garder un œil vigilant sur vos comptes. Ces anomalies peuvent passer inaperçues jusqu’au moment où vous recevez une mise en demeure.
Si la gestion et l’administration ne sont pas votre point fort, il existe des outils conçus spécifiquement pour la gestion et la comptabilité des auto-entrepreneurs. Ils peuvent vous aider à automatiser vos déclarations, et garder un œil à votre place sur vos comptes pour éviter les mauvaises surprises. N’hésitez pas à les utiliser pour faciliter la gestion administrative de votre auto-entreprise.
Le versement libératoire (en fonction de votre situation)
Le versement libératoire de l’impôt sur le revenu est une option pour les auto-entrepreneurs. Il permet de payer un pourcentage fixe du chiffre d’affaires en impôt sur le revenu.
Cependant, il n’est avantageux que dans certaines situations, notamment si on a peu de revenus et qu’on prévoit d’en avoir beaucoup d’un coup ensuite. À l’inverse, il est à éviter si on est peu ou pas imposable.
Il est important de vérifier chaque année son éligibilité au versement libératoire, la sortie n’est pas automatique. Les démarches de déclaration et de paiement s’effectuent auprès de l’URSSAF, en même temps que la déclaration de chiffre d’affaires et le paiement des cotisations sociales. Il est nécessaire de faire des calculs pour déterminer si cette option est intéressante pour chaque cas spécifique.
Avoir un seul client / Salariat déguisé
N’avoir qu’un seul client peut être interprété comme du salariat déguisé ! Juridiquement, le salariat déguisé met en danger le client, car c’est une pratique lourdement sanctionnée quand elle est détectée. Si vous ne travaillez que pour un seul client et que vous êtes soumis à des conditions de travail proches du salariat (des horaires fixes, rapport hiérarchique, travailler dans les locaux du client ou encore utiliser son matériel, des congés imposés…), il y a un risque de requalification en contrat de travail. Rappelez-vous que vous êtes indépendant, et n’avoir qu’un seul client ne vous permet pas de l’être totalement.
Ne pas se faire accompagner
Avoir son auto-entreprise, gérer son business, maîtriser son activité, continuer de se former, trouver des clients, trouver des missions, trouver l’équilibre entre vie perso et travail… Être freelance c’est un travail titanesque et c’est normal de ne pas être capable de TOUT gérer de A à Z que ce soit pour votre activité ou pour la gestion de votre micro-entreprise. Il est important de savoir déléguer, pour mieux faire ce qu’on sait déjà faire tout en s’assurant que ce qu’on maîtrise moins est également bien fait.
Pour votre activité, vous pouvez travailler avec d’autres freelances. Par exemple, vous pouvez déléguer la création de votre site web ou bien la partie création de contenu si ce n’est pas votre fort. Cela vous permettra de mettre toute votre énergie dans votre activité principale là où vous cartonnez !
En ce qui concerne votre structure, il est impératif de ne pas négliger sa gestion. La comptabilité d’un auto-entrepreneur est simplifiée, mais cela ne veut pas dire qu’elle est simple. Se faire accompagner pour sa comptabilité est une très bonne idée si vous voulez vous concentrer sur votre activité tout en ayant l’esprit tranquille. Les auto-entrepreneurs ne sont pas obligés de prendre un expert-comptable, car ils ont une comptabilité à part, mais il y a des accompagnements plus appropriés qui existent.
(bonus) Négliger le réseau !
On a tendance à associer le freelancing avec la solitude, ça ne devrait pas être le cas si vous n’en avez pas envie ! Rencontrer d’autres personnes exerçantes eux aussi leur activité en freelance peut être extrêmement enrichissant et bénéfique pour votre business et pour votre moral. Vous pourriez y trouver des conseils, des mentors, des amis, des partenaires pour certains projets. Il y a également la possibilité de rencontrer des personnes susceptibles de vous recommander pour des missions (quelqu’un qui connait quelqu’un, qui connait quelqu’un qui cherche un freelance dans le graphisme comme vous justement !). Échanger avec des personnes qui comprennent votre rythme de vie et les responsabilités qui vous incombent, mais également les joies de l’indépendance et de pouvoir vivre de sa passion, peut-être d’un grand réconfort. Travailler dans des espaces de coworking, assister à des afterwork freelances ou à des salons comme le SME (Salon de la Micro-Entreprise), sont autant d’opportunités pour élargir votre réseau et en faire une véritable force dans votre activité !
A propos de l’auteur
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