[Bonnes feuilles] Avez-vous le profil pour devenir freelance ? Boîte à outils du Freelance par Stéphanie Moran
Vous envisagez de devenir freelance ? Pour le découvrir, nous vous proposons l’outil n°1 « C’est qui le freelance ? », extrait du livre de Stéphanie Moran « La boîte à outils du freelance » paru aux éditions Dunod.
Mais pour commencer, qu’est-ce que le freelancing ? En quelques mots, c’est un terme anglais qui désigne tous ceux qui mènent une activité professionnelle de façon indépendante. Que ce soit en adoptant un statut de micro-entrepreneur (autoentrepreneur), en créant une entreprise ou en ayant recours au portage salarial, ils conduisent leur métier de manière indépendante, libres de toutes contraintes hiérarchiques et sans employer d’autres personnes. Ils peuvent travailler de chez eux, partager des locaux, faire appel à des espaces de co-working tout comme s’installer chez leurs clients pour des missions ponctuelles. Le freelance a la particularité d’être à la fois un entrepreneur et son propre employé.
Entrons dans les détails pour savoir si le freelancing est fait pour vous.
Devenir freelance, une véritable décision.
Devenir freelance ne s’opère pas par défaut ou contrainte, c’est un véritable choix de changement de cap personnel et professionnel.
Être freelance, c’est décider de vivre et travailler autrement : sortir du système confortable mais contraignant du salariat classique afin de se défaire de tout système hiérarchique classique. Celui qui souhaite travailler à son compte cherche à enrichir son travail en développant des expertises connexes à son propre métier. Il s’agit aussi bien d’arriver à exceller dans son propre savoir-faire que de maîtriser les outils et les techniques pour se faire connaître, vendre ses prestations et arriver à développer durablement son business.
Comment devient-on freelance ?
Voici les étapes recommandées pour devenir freelance. Pour chaque étape, vous pouvez aller plus loin dans l’analyse en vous référant aux autres outils proposés par l’auteur dans son livre, mentionnés ici entre parenthèses.
- Faire son propre auto-diagnostic : bilan de ses forces et faiblesses au regard du marché et de la concurrence en place (voir outils 8 et 13).
- Déterminer les atouts et points de différenciation sur lesquels construire son expertise : est-ce que j’apporte un plus par rapport à tout ce qui existe déjà sur le marché ? Est-ce qu’il y a une vraie demande sur ma proposition de valeur ? (Voir outil 10.)
- Définir son discours et son argumentation afin de savoir comment se positionner sur le marché (voir outil 20).
- Lancer son activité et le faire savoir : avoir une valeur ajoutée c’est bien, le communiquer aux autres et en particulier à ses clients potentiels, c’est mieux ! (Voir dossier 6.)
- Choisir son mode de fonctionnement et planifier son activité : temps dédié au travail versus temps personnel, lieux de travail, répartition des tâches, gestion de l’administratif… (voir dossier 69).
- Piloter son activité et réorienter si nécessaire : ne pas naviguer à vue.
- Assumer son nouveau statut de travailleur indépendant : être fier de ses choix.
Méthodologie et conseils
Est freelance celui qui le décide et a évalué sa capacité à être son propre chef en amont de faire le grand saut. Est freelance de manière pérenne celui qui a les qualités requises pour travailler de manière autonome et s’auto-appliquer la discipline nécessaire pour adopter un rythme de travail efficace tout en se fixant des objectifs ambitieux mais atteignables.
Sachant que près de 90 % des freelances ont été salariés d’au moins une entreprise avant de se mettre à leur compte, il peut être pertinent, pour limiter les risques au démarrage et gagner en sécurité, de mener de front son activité de salarié et son activité d’indépendant dans les premiers mois.
Avant de vous lancer…
- Pesez le pour et le contre : salariat vs. freelancing.
- Interviewez des freelances dans votre entourage et demandez-leur des témoignages en précisant notamment leurs points de difficulté.
- Une fois la décision prise de vous lancer, n’ayez pas peur d’y aller et faites confiance à vos intuitions.
- Assurez-vous que vous pourrez vous donner le temps nécessaire pour faire croître votre activité : estimez votre capacité financière pour autofinancer le démarrage et vérifiez l’aval et le soutien de votre entourage proche pour mener à bien cette nouvelle entreprise.
- Donnez-vous le temps de réussir : il faut du temps pour tester son modèle, l’optimiser et arriver à gagner ses premiers clients et références. Donnez-vous la chance d’y arriver en ne vous mettant pas une pression démesurée !
Connaître les avantages et les inconvénients avant de se lancer
Le freelancing, plus qu’un statut ou un régime, est surtout le choix d’un mode de vie. Avant de se lancer, et pour choisir en connaissance de cause, posons-nous les questions des avantages et inconvénients de ce mode d’organisation du travail.
Les avantages du freelancing par rapport au salariat
- Être freelance permet de repenser sa façon de travailler et par extension son mode de vie :
- Choisir son rythme de travail (ne pas être contraint à des horaires journaliers de type 9h00 – 18h00 tous les jours)
- Pouvoir travailler plus certains jours et moins certaines fois : liberté de choisir
- Être libre d’aller chercher ses enfants à la sortie de l’école et se remettre à travailler après le dîner si tel est notre souhait pour équilibrer nos sphères de vie
- Être autonome, c’est-à-dire ne pas dépendre d’un supérieur hiérarchique ou de toute une organisation professionnelle
- Décider du nombre de jours travaillés et de son temps de repos
- Choisir ses prestations, ses missions et son espace de travail
- À terme, sélectionner également ses clients : pouvoir dire non
- La diversité et la stimulation intellectuelle : pouvoir passer d’un projet à un autre, d’un client à un autre, sans s’enfermer dans des tâches répétitives et routinières
- Être polyvalent : être tour à tour comptable, juriste, expert métier, commercial, marketeur…
Les inconvénients du freelancing par rapport au salariat
Ce choix n’est bien entendu pas anodin et pose un certain nombre de points de difficulté comme notamment :
- Moins de sécurité en cas de chômage ou de maladie
- Moins de confort puisqu’il faut gérer des aspects administratifs, comptables et fiscaux qu’un salarié ne supporte pas habituellement
- Moins d’avantages comme le treizième mois, les mutuelles d’entreprise, la voiture et le téléphone de fonction, les comités d’entreprise, les arbres de Noël…
- La solitude et l’isolement, contrairement au salarié qui a des collègues et bénéficie de moments de pause, de séminaires, de conventions d’entreprise… bref, de moment d’échanges
- Pas d’engagement dans le long terme sur un projet ou avec une entreprise
- Pas de salaire mensuel net fixe garanti : selon les activités, les revenus peuvent différer d’un mois sur l’autre, les activités peuvent être saisonnières…
- Les banques accordent généralement plus facilement des prêts à des fonctionnaires ou des salariés en CDI plutôt qu’à des freelances.
Auto-évaluation : Le freelancing est-il fait pour vous ?
Cette auto-évaluation a pour objectif de valider si vous avez le profil requis pour vous lancer dans la grande aventure du freelancing.
Si vous ne pouviez en garder qu’un, lequel ce serait ?
- Sécurité
- Liberté
L’incertitude vous fait-elle peur ?
- Oui, j’ai besoin d’un cadre précis et de pouvoir me projeter facilement.
- Non, j’ai confiance en moi et en l’avenir.
Avez-vous la trésorerie nécessaire pour démarrer votre activité de freelance ?
- Difficile, mes charges sont telles que je ne peux pas faire l’impasse d’un revenu mensuel garanti.
- Oui, j’ai mis de l’argent de côté pour pallier l’absence éventuelle de rémunération les premiers mois.
Êtes-vous à l’aise avec l’idée de « vous vendre » ?
- Non, je déteste me mettre en avant !
- Oui, c’est la clé de la réussite ! Pas de mission sans client !
Comment définiriez-vous votre entourage ?
- Je ne bénéficie pas réellement d’un réseau personnel et professionnel.
- Je peux compter sur ma famille, mes amis et mon réseau professionnel pour m’accompagner au démarrage.
Que pensez-vous de la notion de femme ou homme-orchestre ?
- Je n’aime pas m’éparpiller, je préfère me concentrer à 100 % sur mon expertise.
- Elle me correspond car j’adore toucher à tout et l’administratif comme le commercial ne me font pas peur.
Quel est votre état d’esprit actuellement ?
- Je suis en période de doutes et j’ai besoin d’être rassuré.
- J’ai une force et une motivation à toute épreuve.
Êtes-vous prêt à apprendre en continu ?
- J’ai déjà passé assez de temps dans mes études, maintenant je maîtrise mon sujet !
- Oui, je pense qu’il faut se mettre à jour en permanence et se former tout au long de sa vie.
Rêvez-vous d’être votre propre chef ?
- Pas nécessairement, j’apprécie l’émulation du groupe et le fait de me reposer parfois sur mon responsable.
- Oui, je veux prendre mes décisions sans contraintes hiérarchiques.
>>Additionnez les points : 0 point pour chaque réponse A et 2 points pour chaque réponse B.
Vous avez entre 14 et 18 points : l’indépendance est faite pour vous ! Devenez freelance au plus vite.
Vous avez entre 8 et 12 points : ce n’est pas si mal. Testez le modèle avant de vous lancer à 100 % comme freelance.
Vous avez entre 4 et 6 points : c’est un peu tôt, mûrissez encore votre projet.
Vous avez entre 0 et 2 points : restez salarié !
En aparté
On peut encore lire des portraits dressés par les journalistes de freelances qui subissent leur statut et vivent dans la précarité mais cela est loin d’être le cas pour la majorité d’entre eux : 90 % des freelances le sont par choix et 1 freelance sur 2 gagne plus qu’en étant salarié selon l’étude menée en 2019 par Laetitia Vitaud pour Malt. Les préjugés sont longs à lever mais nous entrons dans une nouvelle ère où la jeune génération et de plus en plus de personnes à haut niveau d’études optent pour ce choix, ce qui, à terme, va contribuer à en changer l’image et à valoriser les freelances.
Pour aller plus loin !
Retrouvez Stéphanie Moran au Salon SME, avec le replay de sa conférence du jeudi 11 mars dernier à 9h : « Les 7 clés essentielles pour se lancer et réussir sa vie de Free-lance. »
Retrouvez aussi Marie Beauschène au Salon SME, avec le replay de sa conférence du jeudi 11 mars à 12h : « Free-lance, la marque c’est toi ! Le personal branding pour mieux (se) vendre. »
Pour y accéder, c’est par ici
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A propos de l’auteur
Stéphanie Moran a fondée l’agence Galry en 2009 autour de deux expertises : l’accompagnement marketing et la communication et le management autour de l’art. Elle accompagne les entreprises, avec des missions de conseil, de formation et d’accompagnement individuel en personal branding.
Diplômée Sup de Co et titulaire d’un Master 2 Communication au CELSA, Stéphanie Moran conjugue ainsi ses deux passions pour le marketing et l’art.
Son dernier livre « la boîte à outils du Freelance« , publié aux éditions Dunod est paru en septembre 2020.
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